Page:Capus – Qui perd gagne.djvu/47

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ne vous imaginez pas ce que ça donnerait, en blond, ces cheveux-là.

Le commandant fut de cet avis et Emma déclara qu’elle réfléchirait.

Ils sortirent du restaurant très gais. À la porte, le commandant quitta la société pour aller au cercle. Velard proposa de marcher jusqu’à la Madeleine et de boire un bock dans une brasserie qui devenait chic à partir de minuit. Des gommeux mettaient même l’habit noir ou le smoking pour y être vus mangeant des sandwiches.

La difficulté survenue entre les deux jeunes gens, à propos des Bretelles écossaises, fut tranchée à l’amiable. Le lancement du nouveau corset échut à Farjolle.

— C’est une machine de rien du tout, d’ailleurs, lui dit son concurrent, et vous aurez de la peine à tirer de l’argent de ce Borck qui est d’une avarice sordide. N’ayez aucun égard pour lui, c’est un conseil que je vous donne.

— Une machine de rien du tout ! Vous en parlez à votre aise. Vous gagnez des sommes énormes, vous, et quelques centaines de francs de plus ou de moins ne vous comptent pas… Mais, moi, je commence…

— Encore un bock, Mesdames ? répondit Velard.

— Je te crois ! fit Jeanne d’Estrelle. Les conversations sérieuses m’altèrent. Vous avez raison, monsieur Farjolle, de vouloir gagner de l’argent. Ce que c’est utile ! Tenez, ce gosse-là, à vingt-cinq ans, il roule sur l’or… Il est vrai que tu es malin, mon chéri. L’autre jour, il m’a donné une broche en diamants qui ne lui coûtait pas un sou… Ce n’est pas un reproche… Une affaire de publicité, comme il dit ! Vlan ! ça y était. Sont-ils bêtes, les bijoutiers !