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Les quatre témoins réunis, le journaliste parla le premier :

— Messieurs, je suppose que vous êtes résolus à arranger cette affaire, qui ne repose sur rien…

— Le fait est, fit remarquer le commandant, qu’il n’y a pas eu insulte directe, comme l’année dernière, au pistolet… pan ! c’était autre chose.

Farjolle intervint :

— Brasier a traité de fripouille… à haute voix…

— Tout est dans les circonstances, affirma le journaliste… D’abord, lorsqu’on l’a traité de fripouille. Velard n’était pas présent, Il y a là une nuance : quand les gens sont absents, on exagère toujours. Notez que Brasier n’a jamais eu avec lui que d’excellents rapports … Vingt fois je l’ai entendu dire de Velard que c’était une fripouille, mais ils dînent souvent ensemble… Je prétends donc qu’il y a, dans ce cas, débinage, blague, plaisanterie. Insulte, non.

Farjolle fit : « Hum ! »

— Et la preuve, c’est que Brasier a dit, devant nous tous, avant que Velard n’entrât dans la salle à manger… Vous vous le rappelez, n’est-ce pas, Radowski ?… « C’est une fripouille, mais je l’aime beaucoup. » Donc, plaisanterie, tout simplement…

— Je veux bien admettre, déclara Farjolle, que nous sommes en présence d’une simple plaisanterie. Alors, vous ne ferez aucune difficulté de l’inscrire dans un procès-verbal.

Le commandant rédigeait les procès-verbaux comme personne. Il se mit en avant :

— Parfaitement, un petit procès-verbal qui arrangera tout. M. Brasier ne fait pas d’excuses… jamais d’ex-