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et nues des arbres ne semblaient pas contenir les feuillages puissants de l’été.

Dans la maison, rien n’était changé. Farjolle donna cent sous au jardinier et ils remontèrent dans la carriole. Le cheval avançait difficilement par les chemins détrempés et ils eurent de la peine à franchir la route sous bois qui conduisait à la ferme.

M. Lequesnel est-il là ?

— Il est chez lui.

Ayant entendu un bruit de voitures, M. Lequesnel descendait le perron. Il les accueillit comme de vieilles connaissances, s’informa de leur santé et se plaignit de la sienne.

— J’ai eu des rhumatismes tout l’hiver, et aucun de mes enfants n’est venu me voir. Je me suis ennuyé énormément… C’est le dernier hiver que je passe ici… Je suis résolu à vendre ; aussi, si vous êtes toujours dans l’intention d’acheter…

— Hum ! fit Farjolle, d’un ton attristé, je ne vois pas trop…

M. Lequesnel s’adressa à Emma.

— Votre dernière lettre, Madame, m’avait donné de l’espoir…

— Quelle lettre ? fit Farjolle. Tu as donc écrit à M. Lequesnel ?

Emma, en riant, répondit :

— Je voulais savoir, par curiosité, si la ferme était toujours à vendre, et j’ai écrit à M. Lequesnel en cachette.

— Quel enfantillage ! s’écria Farjolle.

— Je vous assure, dit M. Lequesnell, que, pour le prix, vous ne trouverez pas mieux sur toute la ligne.