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« Je n’irai pas au rendez-vous ; il sera affolé et nous nous expliquerons de vive voix. »

L’explication eut lieu le lendemain. Velard attendit toute l’après-midi chez lui ; il ne désespéra qu’à sept heures du soir. Il se trouvait dans un état de surexcitation extraordinaire. Pendant cette journée du lundi, Emma, au contraire, s’était calmée. Elle avait reconquis la quiétude naturelle de son esprit ; et elle envisageait la situation sans désespoir. L’emprisonnement de Farjolle n’était plus qu’une question de temps et, pendant quelques semaines, elle en serait quitte pour supporter Letourneur. En songeant à l’avenir, elle le ferait avec moins de répulsion.

Me Jacques Vernot fut rassurant quand, d’après les indications de Farjolle, elle lui apporta les cinquante mille francs.

— Je vais tenter une démarche auprès du juge d’instruction. Il ne faut pas vous dissimuler, Madame, qu’on ne relâchera probablement pas votre mari, quoiqu’il ait remboursé. Mais je crois pouvoir répondre de son acquittement en correctionnelle… Sa position est excellente aujourd’hui.

— Ce sera-t-il long ?

— Hum ! la longueur de l’instruction dépend absolument de la bonne volonté de M. Hardouin. Il a nommé un expert : ces messieurs ne se dépêchent pas ordinairement et compliquent les affaires les plus simples… En tout cas, maintenant, cela ne dépassera pas un mois ou un mois et demi…

— Il va rester encore un mois en prison, alors ?

— Je ferai de mon mieux, Madame, pour abréger la durée de ma prévention… Si nous avions eu l’argent au