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— Vous n’avez qu’à chercher dans la collection de l’Informé : « Remarqué parmi les assistants, MM. Moussac, Farjolle, etc., etc. »

Moussac fit une grimace.

— Moi je mettrais tout simplement : « Le directeur de la Bourse indépendante, un de ces journaux financiers fondés pour faire des dupes… »

Brasier protesta.

— Allons donc ! ce n’est pas vrai, Farjolle était un garçon très sérieux. Je vous révélerai même un détail, Moussac, qui vous surprendra. Farjolle n’a eu qu’une plainte contre lui, c’est celle du commandant. Et encore sur les quatre-vingt mille francs du commandant, il n’en avait mangé que cinquante mille.

— Il a peut-être laissé le reste dans sa caisse, dit ironiquement Moussac.

— Justement, mon cher. Et il l’a offert au commandant.

— Comme c’est malin, dit Moussac, et il y a vraiment de quoi l’admirer !

Brasier s’adressa à Verugna.

— Lève-toi, je vais rédiger la note, moi.

Et il écrivit :

« Le directeur du journal financier la Bourse indépendante, M. Farjolle, a été mis provisoirement en état d’arrestation. Une instruction est ouverte. M. Farjolle était un Parisien bien connu dans le monde des cercles et de la Bourse, où il comptait de nombreuses sympathies. »

— Voilà qui est gentil, convenable et qui ne dépasse pas la mesure.

Verugna s’extasia sur cette rédaction qui fut adoptée, malgré les protestations de Moussac.