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Elle fit « merci » en s’appuyant légèrement sur son bras.

— Par malheur, je le répète, il est tombé sur Hardouin qui est très sévère et qui a été déjà chargé, depuis un an, d’une dizaine d’affaires de ce genre : celles de Selim, de Bachelard et de bien d’autres…

— Oui, Farjolle m’a parlé souvent de ceux-là…

— Ils ont été condamnés avec une extrême rigueur…

— Ah !

— Selim à trois ans de prison, Bachelard à cinq, le maximum.

— Oh ! mon Dieu, fit elle.

— Rassurez-vous. C’étaient des affaires infiniment plus graves que celles de Farjolle. Il y avait eu des centaines de plaintes déposées contre eux. Je crois que Farjolle n’a contre lui que la plainte du commandant.

— Il n’est pas malhonnête, mon mari, allez.

— Eh ! je le sais bien, reprit Velard. Il y a quelques années, on se serait contenté de le faire appeler au parquet ; il aurait déposé une caution et il aurait eu tout le temps de s’arranger avec le commandant. Aujourd’hui malheureusement, la justice est bien dure pour les affaires financières, à cause de tous ces scandales… Cependant, si vous aviez l’argent de Baret, s’il retirait sa plainte, Farjolle serait presque sûrement acquitté en correctionnelle, avec un bon avocat.

Il tourna ses yeux vers Emma.

— Écoutez, Emma, je vais vous dire des choses sérieuses. Je ne suis pas riche et ne je dispose pas de sommes considérables, quoique je gagne pas mal d’argent. J’ai de côté une cinquantaine de mille francs, dont je n’ai pas besoin, je les tiens à votre disposition. Je