puisque c’était public, elle allait s’habiller et sortir. Elle irait voir Joséphine, une amie en réalité, à qui elle pouvait se confier et demander un conseil. Joséphine demeurait complètement avec Moussac, avenue de l’Opéra. Elle se rangeait, ne « vadrouillait » plus, faisait des économies. Elle se montra charmante avec la « patronne » et même des larmes lui vinrent aux yeux.
— C’est un grand malheur, s’écria-t-elle. Qui est-ce qui aurait cru ça de lui ?
— C’est de la déveine, ma pauvre Joséphine. Il n’est pas méchant, Farjolle, ni malhonnête.
— Et puis, vous l’aimez, n’est-ce pas, patronne ? Elle répondit :
— Oui, beaucoup.
Joséphine continua :
— Je vais vous accompagner au bureau de Moussac et il vous donnera des nouvelles. Il doit savoir un tas de choses.
Elles se rendirent toutes les deux place de la Bourse. À la porte de la maison, Emma refusa de monter.
— Non, je n’ose pas.
— Nous allons, dit Joséphine, aller au café et nous le ferons appeler par un garçon.
Elles prirent des bocks. Joséphine écrivit un mot :
— Portez ça, à côté, chez M. Moussac ; il y a une réponse.
Le garçon revint bientôt.
— Ce monsieur me suit.
Moussac apparut, en souriant. Il fut surpris d’apercevoir Emma, la salua, et frappant avec sa canne :
— Garçon, un bock.
— Mon vieux, dit Joséphine, il s’agit d’être gracieux