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— Je ne les aurai que dans huit jours… Si je les ai, reprit-il en poussant un soupir.

— Voyons, expliquez-vous. Farjolle ?…

— Farjolle, mon cher, je me méfie énormément de Farjolle. Vous devez vous rappeler, Brasier, que je me suis toujours méfié énormément de Farjolle…

— Mais non, au contraire, vous aviez une confiance illimitée en lui…

— Je me le figurais, mais je me méfiais, au fond.

— Enfin, qu’a-t-il fait, Farjolle ?

— Farjolle n’a plus mon argent ; il me demande huit jours pour me le rendre.

Quoique Brasier fût toujours satisfait de découvrir une canaillerie qu’il ne soupçonnait pas, il répondit :

— Vous avez mal compris, commandant. Il est impossible que Farjolle n’ait pas voulu vous rendre votre argent. Le reçu qu’il vous a fait est en règle ?

— On ne peut plus régulier.

— C’est peut-être dans votre intérêt…

Baret, alors, dit les hésitations de Farjolle, son embarras, son silence sur l’affaire où il avait engagé les fonds, et Brasier sentit un doute délicieux pénétrer dans son âme.

— Ce Farjolle serait-il une simple fripouille ?

— Je n’en serais pas surpris, fit le commandant.

Brasier ajouta :

— J’en aurai le cœur net dès demain et je ne laisserai pas f… dedans un brave homme comme vous.

Le commandant s’adressa à un membre du cercle qui sortait de la salle de jeu.

— Est-ce que le banquier perd toujours ?

— Il ne cesse pas : il prend une culotte fabuleuse.