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— Et vous me rendriez même un grand service en faisant cela.

Le commandant répondit :

— Je ne comprends pas.

— Voilà : je n’ai qu’une partie de vos fonds disponible… je ne pourrai négocier le reste que dans quelques jours…

— Il me semblait, fit observer le commandant, que des rentes sur l’État…

— J’aime mieux tout vous dire, mon cher ami, parce que je sais que vous êtes un honnête homme incapable d’une mauvaise pensée. Je n’ai plus que trente mille francs en rentes et j’ai mis les cinquante mille autres dans une affaire sûre… Seulement, j’ai besoin de temps pour les retirer.

Le commandant manifesta un grand mécontentement.

— Sapristi ! Sapristi de sapristi ! Nom d’un chien ! Je n’aime pas beaucoup ça, vous savez, Farjolle. Une affaire sûre ?… Quelle affaire ?

— Ne vous inquiétez donc pas. Dans huit jours vous les aurez.

— Je suis bien inquiet, au contraire, bien inquiet, répliqua le commandant. Voyons, Farjolle…

Et il le regarda dans les yeux :

— Voyons, Farjolle, il était convenu que vous placeriez mes quatre-vingt mille francs en rente sur l’État. C’est spécifié dans le reçu que vous m’avez donné. Il fallait les placer…

— Si j’avais supposé que vous en auriez besoin du jour au lendemain !…

— Soyons sérieux, maintenant…