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— Donnez-lui votre argent : il vous achètera des valeurs sûres et vous serez tranquille.

Le nom de Farjolle décida le commandant Baret.

— Oui, je vais le consulter à ce sujet.

Farjolle fut en tout point de l’avis de Brasier. Il fit de la morale au commandant.

La livraison des fonds s’effectua dans son cabinet. Le commandant apporta ses quatre-vingt mille francs. Il eut encore quelques hésitations, au moment de s’en séparer.

— Vous retrouverez vos fonds quand il vous plaira, mon cher commandant, lui dit Farjolle. Je vais vous acheter de la rente, c’est la meilleure valeur pour un homme comme vous qui ne veut pas spéculer.

Il lui donna un reçu, et le commandant s’en alla au cercle raconter à tout le monde que désormais il ne toucherait plus une carte.

Farjolle ne fut pas heureux à la liquidation du 15 décembre. Il paya une différence de six mille francs chez le coulissier de Verugna. Il avait dans cette maison un certain crédit, à cause de ses relations connues avec le directeur de l’Informé et de sa réputation d’honorabilité. La liquidation de la fin du mois fut plus dure encore. Farjolle solda une différence du double. Ces deux pertes successives l’amenèrent à des réflexions sérieuses. Il se demanda d’abord s’il devait les avouer à Emma.

— Elle est trop intelligente pour s’en affecter outre mesure. Au fond, ce n’est pas un désastre.

Emma supporta bien cette mésaventure. Elle s’étonna cependant de la rapidité avec laquelle il avait perdu plus de la moitié de leur capital.