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des excuses, au cercle. Au dernier moment, l’énormité de cette démarche lui apparut. Quand il en trouvait l’occasion, il disait du bien de lui à des amis communs. Brasier, qui soupçonnait quelque chose, entama l’éloge de Farjolle, un matin en déjeunant, cherchant à le pousser à bout ; mais Velard renchérit encore.

— Vous rappelez-vous, Velard, que nous avons failli nous battre en duel… je ne me rappelle plus à propos de quoi… Farjolle était votre témoin… Vous n’étiez pas amis intimes, n’est-ce pas ?

— Nous le sommes devenus par la suite…

Le commandant Baret, qui déjeunait, remémora les événements.

— Je fus le témoin de Velard avec Farjolle, et c’est moi qui ai rédigé le procès-verbal. Je me félicite qu’il n’y ait pas eu de rencontre. Nous avons fait le soir un bon dîner en cabinet particulier avec Mme Farjolle, qui est une fort jolie femme.

— Fort jolie, confirma Brasier en regardant Velard.

Celui-ci eut un invisible tressaillement, mais d’une voix indifférente :

— Fort jolie, en effet.

Le commandant Baret professait pour Farjolle une grande admiration.

— Avez-vous remarqué qu’il ne joue plus ? Voilà ce qu’il y a de plus fort chez lui…

Il ajouta :

— Oh ! ne plus jouer, quel rêve… Je serais si content si je ne jouais plus !…

— Vous avez donc toujours cette manie, mon pauvre commandant ? dit Brasier.