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Farjolle. Mais le directeur de l’Informé, si brutal et si méprisant envers tout le monde, mettait un dilettantisme particulier à protéger un garçon qui n’était rien auprès de lui ; l’autre comprenait ce sentiment et se gardait d’étaler des projets ambitieux, un désir quelconque de sortir de sa position inférieure. « Il devait tout à Verugna ; sans lui, il crèverait la faim et trotterait du matin au soir pour attraper un louis de temps en temps, comme tant de courtiers de publicité, affamés et dépenaillés. Trouver sur sa route un homme comme Verugna, était une veine inouïe. »

— Cependant, dit Verugna, il ne faudrait pas t’imaginer qu’on gagne à coup sûr à la Bourse. Moi, j’ai pris des culottes énormes… En général, je suis heureux, ça c’est vrai. Plus heureux qu’au baccarat, où j’ai perdu douze mille francs cette nuit.

— Si je perdais douze mille francs, mon cher ami, il ne me resterait pas un centime. C’est juste la somme que j’ai pour toute fortune.

— Tu n’as que douze mille francs ? Ce n’est pas assez, remarqua Verugna avec bonhomie. Tu aurais besoin d’une cinquantaine de mille pour pouvoir supporter une petite perte. À la première occasion, je te ferai signe. Ce sacré Farjolle ! Dire que tu gagneras peut-être cinquante mille francs le mois prochain !…

— Vous vous moquez de moi, mon cher. Vous parlez de cinquante mille francs… C’est bon pour vous qui faites des différences fabuleuses. Si j’avais cinquante mille francs, moi, je serais riche comme Crésus.

— Ne te fais donc pas de mauvais sang, abruti ; dans quelques jours tu mettras dix mille francs sur une valeur que je t’indiquerai, et tu m’en diras des nou-