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une tasse de lait, et nous nous sommes permis…

— Jeannette vous servira du lait. Tenez-vous à faire le tour de la ferme, en attendant ? Je vais vous conduire.

Emma s’extasia sur l’ordonnance du bâtiment, sur les bestiaux, sur les poules qui picoraient dans la cour, sur la tranquillité environnante. La maison particulière de M. Lequesnel excita aussi son admiration par la grandeur des pièces, les vastes cheminées de campagne et la grille dorée.

— Ah ! Monsieur, que vous devez être heureux ici ! Y habitez-vous toute l’année ?…

— Toute l’année, répondit M. Lequesnel ; mais je commence à m’y ennuyer beaucoup… Je suis veuf depuis trois ans, mon fils et ma fille sont établis ; et maintenant que je suis seul ici, le temps me semble long. Si je trouvais à vendre, je rentrerais à Rouen.

— Vous êtes de Rouen ?

— Oui. J’étais dans le commerce. Quand je travaillais, j’ai rêvé d’habiter la campagne. J’ai trouvé cette ferme et cette maison à un prix raisonnable, et je m’y suis installé avec ma famille… Mais les enfants ont grandi, ma femme est morte. Comme je vous le disais, je suis seul et je m’ennuie. Je ne demanderais pas mieux que de vendre.

Emma s’informa du prix, par curiosité :

— Malgré les travaux que j’y ai faits, je la vendrais le prix qu’elle m’a coûté, soixante et dix mille francs.

Farjolle interrogea M. Lequesnel sur le rapport de la ferme :

— Il est de deux mille à deux mille cinq cents francs au moins avec les produits de la culture.