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— J’ai fait ce que je devais faire…

— Tu as fait une bêtise, fit-elle plus fort en s’énervant. Ce que je me fiche de cet imbécile !… Pourquoi as-tu fait ça, pourquoi, pourquoi ? Tu ne vas pas te battre avec lui, j’espère…

Farjolle n’avait pas pensé à cette éventualité :

— J’ai décidé de ne pas le provoquer, pour éviter le scandale.

Emma reprit :

— Tiens ! assieds-toi là…

Et elle mit la main sur son épaule, le fixant :

— Je n’ai pas besoin de faire des phrases, je t’aime, toi, je n’aime que toi… Ce petit me répugne maintenant…

— Il ne te répugnait pas tout à l’heure…

— Peut-être ! Ce qu’il y a de sûr, c’est que je ne pourrais plus le voir en face… Et je ne veux pas me passer de toi, tu entends, je ne veux pas…

Farjolle, tout déconcerté, essaya de se lever.

Elle le retint, et brusquement s’assit sur ses genoux, et lui passa le bras autour du cou.

— Renvoie ces gens-là, mon chéri. Renvoie-les, je t’en prie… Je t’aime bien… je t’aime tant !

Il se laissa embrasser et reprit :

— Je ne sais véritablement pas quoi faire.

— Allons-nous-en et rentrons à la campagne, tous les deux, seuls… Demain, je ne me rappellerai plus rien… Nous serons si heureux tous les deux.

Elle l’embrassa au cou passionnément et, machinalement, Farjolle lui rendit sa caresse.

— Je vais parler au commissaire, dit-il. En effet, je crois que ça vaut mieux.