— Ou faites-le-lui dire par le commissaire, répliqua Emma, agacée. Mais dépêchez-vous.
Velard penaud sortit de la chambre.
Pendant cette minute où elle resta seule, Emma fut envahie d’un grand dégoût. Son amant lui inspira de l’horreur : il lui apparut comme un mauvais génie venant jeter le trouble dans son existence si bien organisée pour la quiétude. « Et puis, ce Farjolle qui n’était pas jaloux ! Quelle gaffe ! quel emballement ridicule… »
Et, très irritée, elle se prépara à lui dire carrément ce qu’elle pensait de sa conduite.
Dans le fumoir, Brissot, assis devant une table, rédigeait le procès-verbal. Farjolle regardait par la fenêtre.
— Monsieur Brissot, fit le petit à voix basse, Mme Farjolle désirerait avoir un entretien avec son mari.
Le commissaire se tourna du côté de Farjolle :
— Monsieur, votre femme aurait quelques mots à vous dire.
— À moi ?
— À vous.
— Ah ! où est-elle ?
— Passez dans la chambre, ajouta M. Brissot, pendant que je vais continuer les écritures.
Les deux époux se trouvèrent en présence. Emma, complètement habillée, tenait son ombrelle à la main, comme prête à partir. Les rideaux du lit, baissés, cachaient le désordre. Elle s’avança vers Farjolle.
— Tu sais que tu as fait une bêtise ?
Lui, répondit sans colère :