Ni lui ni Farjolle ne se regardèrent. Celui-ci avait son chapeau sur la tête et les mains croisées derrière le dos. Il paraissait distrait.
Velard entra alors dans la chambre à coucher. Emma, à moitié habillée, écoutait : elle avait vaguement entendu des voix.
— Qu’y a-t-il ? dit-elle.
Le petit était si pâle, les yeux hagards, qu’elle le secoua par le bras.
— Voyons, qu’y a-t-il ?
Il balbutia :
— C’est Farjolle avec le commissaire de police.
Elle fut stupéfaite, simplement, et s’écria :
— Vous êtes fou, mon cher !
Mais M. Brissot grattait à la porte. Velard ouvrit.
— Je suis obligé de constater la présence, monsieur Velard, dit le magistrat.
Et il se retira discrètement, après avoir jeté à Emma un regard enveloppant de connaisseur. Il trouva la coupable très bien.
— Emma, Emma, je vous adore ! Vous me pardonnez ? dit l’amant affolé.
Elle, sèchement :
— Laissez-moi m’habiller, je vous prie.
— Vous ne me pardonnez pas, Emma. Mais je ne vous quitterai pas, je ne vous abandonnerai jamais.
Entre ses dents, elle murmura : « Je m’en fiche un peu. » Et tout haut :
— Tenez, vous pouvez me rendre un service. Dites à mon mari que je voudrais causer avec lui.
— Oh ! moi ?…