ne se tenait pas trop près de lui, ce qui lui fit plaisir.
— Qu’avez-vous fait aujourd’hui ?
— Nous avons pêché à la ligne une partie de la journée.
Il les interrogea sur ce qu’ils avaient mangé à dîner et trouva qu’ils avaient mieux dîné que lui.
— On est très mal dans ces restaurants de Paris… cela ne vaut pas la nourriture de la campagne.
La carriole les amena à la Maison-Verte pendant qu’ils s’entretenaient ainsi tous les trois de sujets peu importants.
Les jours suivants, Farjolle repensa aux plaisanteries de Verugna, faillit en dire un mot à sa femme, mais se retint. Il se surprit observant Velard et fut agacé de cette préoccupation, car il n’aperçut rien de particulier dans son attitude. Quant à Emma, elle était toujours la même, tranquille, attentive. Il se dit : « Où diable cet animal de Brasier a-t-il vu quelque chose ? »
Velard reçut une lettre et manifesta l’intention de rentrer à Paris.
— Mes bons amis, mes affaires me forcent à vous quitter. Dès que j’aurai un peu de liberté, je reviendrai dans ma petite chambre… Gardez-la-moi…
— Quand partez-vous, Velard ?
— Demain matin, je suis assez pressé.
Farjolle tenta une expérience et s’adressant à Emma :
— Nous devrions profiter de ce que Velard s’en va pour aller visiter cet appartement de la rue Taitbout… Tu me diras s’il te convient ; moi, je le trouve parfait…
— Je veux bien, répondit Emma.
« Elle accepte, pensa Farjolle, mais qu’est-ce que cela prouve ? Je suis un imbécile. »