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ça, parce qu’il a vu Velard installé à la maison et accompagnant Emma en bateau…

Depuis combien de temps était-il chez lui, Velard ? Depuis une quinzaine au moins… Après l’affaire Griffith, Velard et lui se trouvaient assez liés pour rester quinze jours ensemble à la campagne. C’est bizarre, il avait commencé par l’avoir en horreur, ce petit. Il le croyait âpre au gain, méchant, querelleur… Pas du tout, il l’avait trouvé très gentil dans cette affaire Griffith, qu’il n’aurait certainement pas eue sans lui. À la campagne, il se montrait complaisant, bon camarade et, avec Emma, attentionné, mais voilà tout.

Farjolle marcha dans le wagon et s’assit successivement aux quatre coins.

— Il faudrait que je sois stupide pour me faire du mauvais sang à propos de ça.

À une station, un monsieur monta. Alors, Farjolle s’accouda, regardant, par la portière, disparaître comme des visions les masses sombres des arbres qui bordaient la route.

Il chercha à se rappeler de quelle façon Velard regardait Emma. Oui, lui, peut-être à la rigueur, en y réfléchissant bien, en exagérant, lui, peut-être, était amoureux. Et encore, Velard amoureux, ce gamin de vingt-cinq ans, noceur, roublard et canaille !

— J’ai assez pensé à cette bêtise. Et je n’en parlerai même pas à Emma décidément.

Son voisin lui ayant demandé du feu, il lia conversation. Le cri de : « Mantes, dix minutes d’arrêt ! » retentit.

Emma et le petit l’attendaient sur le débarcadère. Il remarqua qu’Emma ne donnait pas le bras à Velard et