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cabinet de travail, une belle chambre à coucher… Emma aurait un cabinet de toilette qui lui manquait avenue de Clichy. Si l’appartement lui plaisait, on pourrait le louer pour le terme d’octobre. Tout d’un coup, il se mit à rire. Ce qu’Emma allait s’amuser quand il lui raconterait l’histoire de Verugna ! « Tu ne sais pas, cet abruti de Brasier a dit que tu me trompais avec le petit Velard ! » Car il était indispensable d’en parler à Emma : c’était trop drôle.

Farjolle poussa encore un éclat de rire, tout haut. Il changea de côté, parce qu’il venait trop d’air.

Le plus comique, c’était le sans-façon de Verugna. Ah ! il n’avait pas pris de précautions : « Ta femme te trompe avec Velard, crétin ! » Très intelligent, Verugna, sans aucun doute, mais un peu gâté par les Joséphine, les Noëlle, et un tas de filles qui font la fête avec le premier venu. Il ne voyait pas la différence qui existe entre un ménage comme celui de Farjolle, régulier, tranquille, les deux époux dévoués l’un à l’autre, et le ménage Moussac, par exemple.

Farjolle alluma un second cigare et essaya de lire un journal, mais la lanterne n’éclairait pas suffisamment. Fallait-il parler de cette bêtise à Velard ? Non, ce n’était pas la peine. Inutile de compliquer encore cette histoire. D’ailleurs Verugna n’y pensait déjà plus et il n’en serait jamais question entre eux dorénavant. Au fond, ça n’intéressait pas beaucoup Verugna. Le plus bête là dedans, c’était Brasier, avec sa manie de débiner tout le monde.

Un train, qui passa en sens contraire, fit trembler les vitres, et Farjolle, secoué, se leva :

— Il est assommant, ce Brasier, avec ses potins. Et