à la dérobée Emma, qui, à côté du directeur de l’Informé, lui faisait mille politesses.
La conversation roula d’abord sur les heures des trains. Ensuite, Farjolle offrit des radis qu’il avait semés lui-même et fit l’éloge de la campagne. Peu à peu, Verugna se laissa aller à dire des choses légères et, comme Emma souriait, lâcha des mots très raides qui soulevaient des éclats de rire. Velard fronçait les sourcils, furieux du sang-froid d’Emma devant de telles grossièretés.
Après déjeuner les dames voulurent monter en canot.
— Je sais ramer, moi, je vous conduirai ! s’écria Joséphine.
— Non, répondit Farjolle, ce ne serait pas prudent : il y a trop de courant. Il faut que quelqu’un vous accompagne.
Velard offrit ses services avec empressement. L’arrivée de tous ces visiteurs l’exaspérait, Brasier lui semblait ironique. À table, il avait fait deux ou trois plaisanteries inquiétantes, en le regardant. Et puis, ces deux grues qui se permettaient de parler à Emma comme à une de leurs semblables ! Farjolle était bien inconséquent.
— Allons, Mesdames, en bateau !
Et, en quelques coups d’aviron, il s’éloigna de la rive, heureux d’arracher Emma à ces hommes débineurs et sans scrupules.
Alors Farjolle insista pour leur faire visiter le potager. Pendant qu’il expliquait la façon de semer les radis, Brasier poussa du coude Verugna.
— Les as-tu vus, hein ?
— Qui ça ?