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— C’est M. Verugna, directeur du journal de l’Informé.

— Je vais envoyer quelqu’un au journal. Si M. Verugna nous prie de vous relâcher, nous le ferons par égard pour lui. Donnez-moi votre nom.

Une demi-heure s’écoula. Les trois femmes, réconciliées devant l’appareil inquiétant de la police, causaient doucement. Joséphine répondait de la situation.

— J’en serai quitte pour une scène avec mon amant. Tant pis ! ce ne sera pas la première.

Le secrétaire du commissariat les délivra en leur recommandant de faire moins de tapage dorénavant dans les cafés. Joséphine lui serra la main.

— Bonsoir, jeune homme. Vous voyez que je ne vous blaguais pas.

— Je n’en ai jamais douté, Madame, répliqua-t-il, en s’inclinant galamment.

Joséphine ne s’en tira pas, comme elle croyait, avec une simple scène de reproches. Verugna lui dit brutalement :

— Cette fois-ci, ma petite, je t’ai assez vue, fiche-moi la paix et va-t’en « vadrouiller » à Montmartre tant que tu voudras.

Brasier lui-même partagea cet avis. Il trouva que Joséphine avait dépassé la mesure. Cependant il engagea Verugna à lui laisser une centaine de louis « pour qu’elle se débrouillât ». Le directeur de l’Informé y consentit après quelque hésitation. Brasier lui fit de la morale, à propos de ses maîtresses.

— Je ne te dis pas que tu devrais, te ranger, être convenable. Tu ne pourrais pas, ce n’est pas dans ton caractère. Mais tu devrais renoncer à te coller avec des