rien… Mais des gaillards comme Verugna et Moussac ! L’important est d’avoir des renseignements.
Emma était inquiète cependant.
— Nous avons une quinzaine de mille francs à nous, aujourd’hui. Ce serait bête de les risquer et de tout perdre.
— Il n’est pas question de risquer les quelques sous que nous avons. Tu peux t’en rapporter à moi. J’ai des idées…
— Sois prudent, n’est-ce pas ? Je ne suis pas ambitieuse, moi, et je me moque d’avoir des chevaux, des voitures et de donner des soirées. Pourquoi ne continuerais- tu pas tranquillement ton métier, où tu es bien posé et où tu commences à gagner de l’argent ?
Farjolle sourit.
— Mon métier ! Crois-tu que mon métier consiste seulement à faire de la réclame à des Borck ou à des Griffith ? Tous les agents de publicité, un peu sérieux, s’occupent de Bourse… Moussac fait des coups à chaque instant et empoche des sommes énormes. Il y a assez d’idiots qui jouent à la Bourse, au hasard, pour que des malins en profitent… Il faut faire de tout à Paris… Tiens ! le mois dernier, si j’avais eu vingt mille francs à risquer, j’en gagnais deux cent mille sur la hausse des actions de la Banque marocaine… Verugna et Moussac ne se sont pas embêtés, ce mois-là…
— Deux cent mille francs ! dit Emma. Nous achetions une maison de campagne tout de suite. Par malheur, c’est un rêve.
— Oui, c’est un rêve. Mais c’est tout de même plus commode de gagner deux cent mille francs en jouant