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— Dieu ! qu’on est bien chez soi ! dit-il.

Emma rapprocha sa chaise de la sienne, appuya sa tête contre son épaule, fermant les yeux quand la fumée du cigare lui arrivait dans la figure. Elle murmura :

— Je t’aime bien, mon petit chéri ; tu sais, je t’aime bien.

Farjolle lui baisa légèrement les cheveux.

— Ce qui nous manque maintenant, vois-tu, reprit-il, c’est un appartement confortable. On est réellement trop à l’étroit ici, et nous sommes trop éloignés aussi du centre de Paris. Il m’est difficile de recevoir quelqu’un.

— Après l’été nous déménagerons. Il n’y a qu’à donner congé avant de partir.

— Oui, il faut nous y résoudre.

— Par exemple, au centre de Paris, si on veut être bien logé, on paie joliment cher.

— C’est un sacrifice indispensable. Nous n’avons pas besoin d’un appartement comme Moussac, parbleu ! J’aurai des meubles payables moitié en argent et moitié en publicité. J’ai un tapissier sous la main, celui de Verugna.

— En voilà un qui nous a été utile, dit Emma.

— Verugna ! s’écria Farjolle, je peux faire ma fortune avec cet homme-là, si je ne suis pas un imbécile ! Que dirais-tu, si tu me voyais arriver un de ces soirs, avec deux cent mille francs, gagnés d’un seul coup ?

— Au jeu ?

— Jamais de la vie. À la Bourse, ma chérie.

— Tu crois que ce n’est pas dangereux, la Bourse ?

— C’est dangereux pour les gens qui n’y entendent