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question. Ayant rencontré Farjolle à la Bourse, il lui avait offert des consommations dans un café, éprouvant le besoin d’être aimable comme s’il dépendait du mari que sa femme vînt ou ne vînt pas. Deux heures avant le rendez-vous, il avait traité une affaire de publicité à des conditions ridicules. Il s’était positivement fait rouler par énervement et dégoût de discuter.

— Enfin ! la voilà ; oui, c’est elle, je la reconnais…

Il s’avança rapidement à sa rencontre.

— Oh ! je désespérais…

— Je vous l’avais promis… Vous voyez, je tiens ma promesse.

Il garda sa main dans la sienne.

— Vous restez quelques minutes avec moi, n’est-ce pas ?

Elle répondit :

— Oh ! un instant seulement ; il faut que je retourne à la maison, il est tard.

— Vous devez avoir froid, entrons dans ce petit café-là… Voulez-vous ?

— Je veux bien.

Ils prirent des grogs. Velard se rapprocha d’elle, cherchant à prendre son bras, à toucher sa main.

— Faites attention au garçon, fit-elle.

Le grog le réchauffa ; et il dit :

— Je n’ai jamais aimé personne, jamais, jamais… que vous.

— Vous m’aimez, alors, c’est convenu ?

— Je vous aime, oui ; je ne pense qu’à vous, à vous seule, toujours.

Elle le regarda, il était tout ému. Elle songea : « Pauvre gosse ! il est gentil. » Il appuya son genou