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— Alors, si je vous demandais… oh ! pas un rendez-vous… si je vous demandais de vous serrer la main de temps en temps… vous me diriez dans quelles rues vous passez et je serais là… Un bonjour, une poignée de main, un mot… Ce n’est pas bien difficile.

— Oh ! ce n’est pas bien difficile, en effet.

— Vous consentez ?

— Je consens pour vous être agréable, entendez-vous, uniquement parce que vous êtes gentil et que je me figure que ça vous fera plaisir… Mais voilà tout, ça ne m’engage en rien, vous comprenez.

— À rien, non, ça ne vous engagera à rien.

— Je passerai place Blanche, après-demain à quatre heures. Arrêtons-nous… Mon mari nous fait signe.

Les trois salons étaient bruyants, et personne, évidemment, ne s’ennuyait. Déjà des invités soupaient. Une discussion s’éleva dans la salle de jeu à propos d’un coup de baccarat : deux dames se dirent des mots blessants, et leurs amants, pour ne pas être obligés de s’en mêler, s’éloignèrent. Moussac arrangea l’affaire à l’amiable. Dans un coin Verugna parlait très haut, au milieu d’un groupe attentif : il racontait une histoire obscène, qui provoquait de grands éclats de rire.

Il était trois heures. Farjolle et Emma disparurent.

Le compte rendu de la fête parut dans l’Informé le lendemain matin et Emma le lut à son réveil.

— Il est rudement bien renseigné, l’Informé ! s’écria-t-elle. Vois donc…

— J’étais là, répondit Farjolle, quand le secrétaire de Verugna a envoyé le compte rendu au journal.

Emma lut :

« Remarqué parmi les invités… M. et Mme Farjolle… »