peau sur la tête et, sa canne à la main, me regardait, grognait, me regardait encore, et cherchait les mots les plus sonnants pour faire ronfler sa colère et plus rude et plus haut :
— Je voudrais savoir, morbleu ! d’où vient ce mal d’estomac-là ? disait le cher courroucé ; — d’une imprudence ? J’en répondrais.
— Je n’ai mangé, répliquais-je, que le quart d’un biscuit.
— Un biscuit !… une éponge !… du plomb !… de l’eau et de l’empois mixtures pour tuer les niais… voyons cette drogue.
Françoise apportait l’assiette. M. *** ouvrait la fenêtre.
— À la rue, ces biscuits.
Et cette migraine ? reprenait le pater-tonnant, et cette migraine, d’où vient-elle ?
— Ha foi ! je n’en sais rien.
— Cette migraine, Françoise ?
— Eh ! monsieur, puisque les biscuits sont à la rue, ce sera peut-être encore eux.
— Non, imbécile et sotte que vous êtes… cette migraine, savez- vous ce qui la donne ? ce sont ces fleurs… ces fleurs qui empoisonnent l’air, qui pompent la vie de votre maîtresse, qui l’énervent, l’étourdissent, l’asphyxient, sans que vous ayez l’esprit de crier gare… Par la fenêtre, les biscuits, et aux cinq cents diables les fleurs !
Et le bon vieillard, dans le paroxysme de son accès hygiénique, voulait goûter mon eau, peser mon lait, sentir mon pain, casser mes œufs, jusqu’à ce qu’enfin, l’humeur me gagnant à mon tour, et la pointe de mon pied frappant les dalles en cadence, M. ***, embarrassé, re-