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Cette réponse m’a fait mal. Je n’y crois pas, mais je sens qu’elle ne s’effacera plus de mon souvenir.


XII

Je ne les vois plus ! Encore un signe de croix sur cette dernière consolation de mon cœur, et que ma destinée s’accomplisse !


Maintenant je dis : « Il y a une heure, ils étaient là. » Demain, je dirai : « Hier, je les voyais, ils me parlaient, nous pleurions ensemble… » Bientôt des semaines, des mois, des années sépareront les anniversaires de nos souvenirs. Plus tard, je chercherai mes amis sans les trouver peut-être… et puis ils me trouveront sans me chercher, comme on se heurte, à travers la vie, à la foule des indifférents. Nos sentiers ne se croiseront un instant que pour se diriger, opposés l’un à Vautre, vers des termes divers. Nos yeux se reconnaîtront à peine ; nos cœurs ne se reconnaîtront plus…

Pardon, ô vous que j’aime !… Mais s’il faut qu’un jour vous me jetiez votre oubli, comme on jette sur les morts la pierre noire des tombeaux ; si mon cœur se serre à vos noms ; si, à vos souvenirs, un frisson court dans mes veines, amis, ne craignez pas… Je ne vous rendrai pas oubli contre oubli…