Page:Capelle - Heures de prison.djvu/15

Cette page n’a pas encore été corrigée

respondance, la méditation et l’étude, remplissaient une grande partie de son temps. Les Heures de prison étaient l’œuvre de ses larmes ; œuvre inachevée que son état de souffrance la força d’interrompre vers la fin de 1847, et qu’elle se proposait de compléter par des articles de littérature et d’histoire, dont elle avait rassemblé les matériaux…

Elle devait y consacrer un long chapitre aux nobles amis dont les sympathies l’avaient entourée depuis son arrivée à Montpellier. C’était là, disait-elle, que son cœur se serait épanoui tout entier. M. de Villars et M. Dosquet, qui s’étaient succédé comme directeurs de la prison, y auraient trouvé un profond souvenir, car elle parlait toujours avec effusion des marques d’intérêt qu’elle en avait reçues, et qu’ils avaient su si bien concilier avec leurs devoirs. M. Chappus, leur prédécesseur, qui, dans les premiers temps, lui avait paru trop sévère, mais qui, plus tard, l’avait comblée de bontés, aurait eu sa page de reconnaissance, et presque de réparation, de la part d’une femme dont le cœur s’exaltait au moindre bienfait.

Dans les premiers mois de 1848, un dépérissement notable se manifesta dans la santé de la prisonnière. La fièvre ne la quittait plus ! son médecin, si bon, si dévoué, fit part de ses craintes au préfet. Quatre professeurs de la Faculté de médecine furent chargés de visiter la malade et de constater son état. Ils conclurent à la mise en liberté, comme seule chance de guérison.

Ce rapport resta sans résultat ; cependant le mal empirait rapidement. Après quinze à seize mois d’attente, une nouvelle expertise eut lieu : les conclusions furent les mêmes, et peut-être plus pressantes encore. Enfin, la translation de la prisonnière à la maison de santé de Saint-Rémy fut ordonnée. Elle y arriva le 22 février 1851, accompagnée de ma fille.

Il n’était plus temps. Les bons et nobles offices du directeur de la maison, M. de Chabran, les soins incessants du médecin,