En livrant à la publicité l’ouvrage qu’on va lire, j’acquitte un legs : je remplis un devoir.
Marie Capelle était ma petite-nièce, mon frère était son aïeul… Frappée par un arrêt terrible, elle venait le subir dans la ville que j’habitais.
Orpheline de père et de mère, dépossédée de tout, séquestrée à de longues distances de ses rapports les plus intimes de famille et d’amitié, elle tombait subitement d’une position élevée de la vie dans la solitude affreuse d’une prison où elle devait attendre la mort. Je restais seul pour consoler, pour soutenir cette immense douleur.
C’était une mission sainte à laquelle la Providence m’appelait… Je l’acceptai.
La prisonnière, qui jusque-là m’était personnellement inconnue, arriva à Montpellier le 11 novembre 1841. Prévenu presque au même instant, j’accourus à elle. Dès ce moment, je ne vis plus une nièce : je sentis que j’avais une seconde fille, et mes enfants l’adoptèrent comme une sœur.
Le gouvernement ne savait pas qu’elle avait ici des parents. Il fallut demander des instructions pour régler les conditions de nos visites, et quinze jours s’écoulèrent avant que ces conditions fussent connues. Elles étaient sévères. L’infortunée ne