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SOUS LE RÈGNE DE FRONTENAC

scène qui a déjà duré trop longtemps, et raisonnons un peu.

Nous n’avons jamais maudit la France, mon frère et moi. Nous avons, il est vrai, dans les premiers jours qui ont suivi notre condamnation, prononcé contre la France et même contre Dieu des paroles amères, — moi plus que mon frère, — car je n’étais pas une dévote, vous le savez, et je remplissais très mal mes devoirs de catholique.

L’ambition et la soif des honneurs seules réglaient toutes mes actions. Je croyais aussi à l’empire de cette beauté du visage que vous et tant d’autres ne cessiez de vanter chez moi, et cette stupide croyance a été la cause de ma perte.

Ayant rêvé de devenir, grâce au divorce, l’épouse du noble comte de Frontenac, j’eus recours au mensonge et à la plus noire calomnie pour briser les liens sacrés qui l’unissaient à la comtesse.

Il me fallait un complice, et j’osai