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SOUS LE RÈGNE DE FRONTENAC

ment. Aussi, au moment de prendre congé, la couturière lui dit avec sincérité :

— Madame, vous êtes d’une beauté ravissante ! Je suis certaine que vous ferez bien des jalouses au Château Saint-Louis.

— Merci et bonsoir ! répond la coquette.

Puis elle se replace devant le miroir, se regarde longtemps, sourit à son image, et, prenant un air de triomphe, elle dit presque à haute voix : «  Ce soir, comte Louis de Frontenac, vous serez à mes pieds ! »

Soudain, le timbre de la porte résonne bruyamment.

Peste soit de l’importun ! grogne la veuve. Puis, s’adoucissant, elle dit :

— Henriette, va ouvrir. Je ne reçois personne, tu comprends, hein ? personne… excepté le lieutenant DeBeauregard.

— C’est bon, môdame, répond la servante.

Après un court moment, Henriette