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UNE INTRIGANTE

Elle avait, à Paris, un frère qui lui servait de complice. C’était ce misérable qui dénonçait à Frontenac, sous le voile de l’anonymat, la prétendue inconduite de sa femme, que toute la Cour de France avait surnommée la « Divine », à cause de sa beauté, de son esprit, de son tact et du prestige qu’elle exerçait sur tous ceux qui l’approchaient.

Madame DeBoismorel avait une confiance aveugle dans le succès de sa double diplomatie : l’envoi de ses lettres perfides et l’offrande de ses fleurs. Avec l’arme de la première, elle briserait les faibles liens qui pourraient peut-être encore exister entre le gouverneur et sa femme ; avec le parfum subtil de ses fleurs, elle captiverait le cœur du mari outragé !

La jolie veuve se voyait déjà par la pensée la gouvernante de la Nouvelle-France et l’idole de la société canadienne-française… Mais elle comptait