Page:Caouette - Le vieux muet ou un Héros de Châteauguay, 1901.djvu/95

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 88 —

— Très bien ! Faites-moi le plaisir de copier cette longue obligation, que je veux présenter au bureau d’enregistrement ce matin.

Victor se débarrassa de sa badine et de son chapeau haute forme, et se mit à l’ouvrage.

Il avait une très belle écriture. À onze heures et quart, l’obligation était copiée et collationnée.

Le notaire lui tailla de la besogne, et sortit pour aller faire enregistrer l’obligation.

Ouf ! fit Victor, en s’épongeant le front, il faut que ça marche rondement avec lui !

Le notaire revint à midi et dix minutes, et son clerc écrivait encore.

— Comment ! vous n’êtes pas allé dîner ?

— Je n’ai plus qu’une douzaine de lignes à écrire pour terminer cet acte de vente.

— Vous le terminerez à votre retour ; allez ?

Victor n’était pas fâché d’interrompre l’ouvrage, car, n’ayant pas l’habitude du travail, il avait la main et le bras engourdis.

Il arriva chez Mme  de Courcy, le sourire sur les lèvres. Je suis en retard, chère madame, dit-il.

— Mais non, mon enfant ! J’espère que vous êtes content et de votre patron et de votre matinée ?

— Oui, madame, je suis enchanté du patron, et j’ai fait de mon mieux pour lui donner satisfaction.