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çoise, et le surlendemain, il recevait des réponses favorables à ses deux lettres.

Le notaire Archambault lui disait : « C’est avec le plus grand plaisir que j’accepte pour clerc le fils de mon bon et vieil ami Lormier. Je n’ai pas l’avantage de le connaître, mais s’il possède les qualités de son père, il fera grandement honneur à la profession du notariat.

« Tu m’as demandé une réponse par le premier courrier : tu l’as ! À mon tour, je te demande de m’envoyer ton fils par la première diligence ! »

La cousine Françoise terminait ainsi sa lettre :

« La mort m’a enlevé, il y a deux ans, mon fils unique. Eh bien ! le tien prendra la place du défunt dans ma maison et dans mon cœur… Qu’il vienne, je l’attends. »

Le père Lormier était si content du changement apparent qu’il remarquait depuis quelques jours chez son fils, qu’il oublia tout ce qu’il avait souffert de sa part dans le passé.

La mère, avec ce sentiment de bonté qui se retrouve dans le cœur de toutes les mères, disait à son mari : « Après tout, nous ne devons pas regretter les sacrifices que nous avons faits pour ce cher enfant ! Il s’est oublié, c’est vrai, mais il était si jeune ! Maintenant