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de pouvoir copier convenablement mes actes quand je pratiquerai le notariat à Sainte-R…

— Hein ! es-tu enfin sérieux ? lui demande Jean-Charles avec un réel intérêt.

— Certainement ! je suis sérieux comme il convient à un futur notaire de l’être ! C’est la profession que j’ai choisie, au grand plaisir de notre père. Dans quelques jours, je partirai pour Montréal, et j’entrerai, je crois, à l’étude de maître Archambault.

— Si tu dis vrai, je t’approuve moi aussi, mon cher Victor, et tu peux compter sur mes humbles ressources pour t’aider à payer les frais de ta cléricature.

— Merci, Jean-Charles, et bonne nuit !

Le futur notaire alla se mettre au lit en disant : en voilà encore un naïf que je vais plumer à mon aise… Puis, sans réciter aucune prière, il s’endormit.

Jean-Charles, ainsi que le lecteur l’a remarqué, subissait toujours avec patience les balivernes et les injures de Victor.

C’est par le silence de la pitié, du reste, qu’un homme sage doit répondre aux injures d’un manant, surtout quand ce manant est un frère.

Le soir des Rois, le père Lormier avait écrit au notaire Archambault et à sa cousine Fran-