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sur sa figure, mais il continue sa course à travers le ravin !

Où va-t-il ? que va-t-il faire ?

Rendu à deux pas des ennemis, il lève son bras armé des débris de sa carabine et en assène un coup sur la tête d’un officier, qui s’affaisse sur le sol comme une masse inerte !

Jean-Charles le désarme, et, avec l’agilité du lévrier, il court reprendre sa place d’honneur aux côtés de son capitaine !

Puis, sans perdre une seconde, il loge dans la tête d’un soldat américain la balle qui était destinée à un soldat canadien…

Ce coup d’audace si imprévu semble paralyser un instant les ennemis. Les Canadiens, au contraire, plus confiants que jamais, lancent aux soldats de Hampton une véritable pluie de balles, pendant qu’une vingtaine de sauvages, dirigés par le capitaine La Mothe, font, sous les arbres, un tapage d’enfer pour effrayer les Américains. Ce stratagème réussit à merveille. De plus en plus convaincus qu’ils ont affaire à des milliers de combattants, les envahisseurs commencent à reculer.

Aussitôt de Salaberry ordonne à ses braves de tirer tous ensemble, et cette décharge générale sème la mort et la terreur parmi les ennemis, qui se mettent à fuir dans toutes les directions !

Le colonel de Salaberry venait de remporter