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naître, à s’aimer et à s’aider les uns les autres dans le commerce de la vie.

L’abbé Lormier, nous l’avons déjà dit, soit qu’il fût à l’autel, au confessionnal ou en chaire, édifiait toujours. Mais c’est surtout par la prédication qu’il touchait et convertissait les âmes.

Dans l’automne de 18… il prêchait, depuis huit jours, une neuvaine à Saint-Patrice. On était venu de partout pour l’entendre.

Dans la péroraison de ses trois derniers sermons, le prédicateur avait éprouvé de violentes palpitations du cœur. Mais ces accents plaintifs de l’organe souffrant n’était pas de nature à modérer le zèle brûlant qui animait ce saint prêtre. Et pour s’exciter à combattre avec plus d’ardeur encore le vice, l’impiété et les ennemis de la religion, il se répétait souvent ce vers de Racine :

« Le Dieu que nous servons est le Dieu des combats. »

Le neuvième jour, il prêcha sur la destinée de l’homme dans l’ordre surnaturel. Durant une heure il tint l’auditoire captif sous le charme de sa parole.

Puis, s’inspirant d’un grand prédicateur italien, le Père Ventura, il conclut ainsi son admirable sermon :

« La terre, songeons-y bien, est le lieu du combat ; c’est au ciel qu’est le lieu du triomphe.