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Notre héros lui arrache le poignard, et le saisissant par une jambe, lui fait prendre le même chemin qu’à son compagnon ! Un troisième s’avance, le poignard à la main, mais le colosse lui applique sur la main un coup de pied formidable qui le désarme et lance le poignard au plafond…

Alors, se voyant vaincus, les quatre marins se jettent aux genoux du terrible lutteur et lui demandent grâce !

Se plaçant près de la porte, le géant leur fait signe de sortir, et, à tour de rôle, il leur administre, à l’endroit où le dos perd son nom, un maître coup de pied qui les envoie rouler au milieu de la rue…

Le chien ne paraît pas satisfait de la part qu’il a prise à la lutte, car il poursuit les matelots en leur mordant les jarrets !

Le vieux muet est obligé de siffler l’animal pour lui faire abandonner ses victimes !

Personne, heureusement, n’avait été blessé sérieusement. Paschal était le plus maltraité : il avait les lèvres fendues et l’œil droit au beurre noir ; mais il se félicitait d’avoir échappé, lui et ses hôtes, aux poignards des matelots.

— Ce n’est rien, dit-il, buvons maintenant à la santé de notre sauveur !

Tous les convives emplissent leur verre et boivent avec enthousiasme à la santé du vieux muet.