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LES NOCES D’OR

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Un soir d’août, l’abbé Lormier reçut de sa grandeur Mgr  Bourget cette courte missive :


« Mon cher M. Lormier,

« Je désirerais causer quelques instants avec vous. Veuillez donc me faire le plaisir de venir prendre le dîner avec moi, demain, sans cérémonie. »

L’abbé Lormier se rendit à l’invitation de l’éminent prélat, qui l’accueillit avec cette courtoisie et cette bonté qu’il témoignait à tous, et qui sont l’apanage des âmes bien nées.

Le dîner fut très joyeux. Au dessert, Mgr  Bourget dit à son hôte : « C’est pour vous demander un service que je vous ai prié de venir me voir. »

— Je suis entièrement à votre disposition, monseigneur, répondit l’abbé.

— Merci ! Voici ce dont il s’agit. La supérieure du couvent de Villa-Maria m’a confié, il y a huit jours, l’agréable tâche de présider à une touchante cérémonie : celle de la célébration des noces d’or d’une vieille religieuse, arrivée récemment des États-Unis. J’avais accepté la tâche, mais je me vois maintenant