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votre opinion ; et si vous voulez bien me le permettre, je vais soumettre votre cas exceptionnel à notre évêque, Mgr Bourget. Il me sera bien pénible, sur mes vieux jours, de me séparer de vous, mais ce que je désire avant tout, c’est votre bonheur et non le mien !

— Merci, M. le curé, mais notre séparation ne sera pas de longue durée, car aussitôt que j’aurai reçu les ordres sacrés, je demanderai la faveur — et j’espère que je l’obtiendrai — de venir exercer le ministère à vos côtés. L’avenir nous réserve encore des jours heureux…

— Hélas ! à mon âge, on ne doit plus compter sur l’avenir, car l’avenir, pour le vieillard, c’est la mort !

— Peut-être, M. le curé ; mais après la mort, c’est le ciel, c’est-à-dire un avenir d’une éternelle félicité…

— Vous avez raison, mon cher ami, et j’espère en cet avenir glorieux et consolant…

Le lecteur se rappelle que Jean-Charles, en 1838, après avoir pris la résolution d’abandonner le monde, avait donné aux pauvres une partie de ses biens et laissé à son frère une rente viagère de trois cents dollars par année. Or, son frère étant mort, cette rente annuelle contribua à augmenter le capital que le notaire