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rues des paroisses environnantes pour assister à cette fête populaire et surtout pour acclamer Jean-Charles Lormier.

Il avait été décidé, par le comité d’organisation, que le maire, en arrivant sur la place publique, où une estrade avait été érigée, inviterait Jean-Charles à y monter et lui donnerait alors lecture d’une adresse. Mais la foule, impatiente et enthousiaste, interrompit longtemps l’ordre du programme ; car dès que notre héros eût mis le pied à terre, il fut entouré, embrassé, félicité et questionné de mille manières.

Chacun voulait le voir de près, lui serrer la main, lui parler et l’assurer qu’il avait toujours joui de l’amitié et du respect de tous.

On entendait autour de lui ces exclamations : « Mon Dieu ! qu’il est changé ! Sainte-Vierge ! qu’il a dû souffrir ! » etc.

Enfin, au bout d’une heure, on permit à M. le maire d’accompagner Jean-Charles à l’estrade.

Nous citons quelques extraits de l’adresse que le maire lut à notre héros :


« Monsieur et cher compatriote,

« Depuis vingt-sept ans, la paroisse de Sainte-R… a consigné dans ses annales deux événements bien mémorables : votre départ et votre retour. Autant le premier avait mis de tristesse dans nos cœurs, autant le second les remplit de joie et de bonheur.