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lendemain que je me suis aperçu de la disparition de ma médaille ; je l’ai cherchée longtemps, et à la fin je me suis persuadé que je l’avais perdue en revenant de l’église, et je tremblais à l’idée que cet objet, — bien insignifiant en lui-même, — pouvait servir à me dénoncer à la justice… J’étais loin de penser que la perte de cet objet serait la cause de mon bonheur. Oh ! non seulement je vous pardonne votre indiscrétion, mon révérend Père, mais je bénis le ciel de vous avoir inspiré la pensée de la commettre…

— Tout est bien qui finit bien ! ajouta le curé Faguy ; il n’y a pas eu d’indiscrétion de commise, car c’est le doigt de Dieu que je vois dans toute cette affaire, dont le dénouement remplit nos cœurs d’une vive allégresse.

— M. Lormier, dit le Père Durocher, veuillez me faire le plaisir de venir demeurer au presbytère jusqu’au jour de votre départ pour Sainte-R…

— Je vous remercie infiniment, mon révérend père, mais je tiens à habiter ma cabane jusqu’au dernier moment.

— Pourquoi cela ? Depuis une heure, vous avez abandonné le rôle de muet et vous devez renoncer aussi à celui de prisonnier ; car, sans vouloir vous offenser, permettez-moi de vous dire que votre cabane ressemble à une prison ;