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Nous irons demain. Jean-Charles Lormier assiste à la première messe et il y communie toujours. Eh bien ! vous direz cette messe ; et nous irons voir votre ami après le dîner.

— C’est bien ! fit l’abbé Faguy, en exhalant un long soupir… Pauvre martyr ! pauvre martyr ! répéta-t-il plusieurs fois. Que j’ai donc hâte de le voir ! qu’il me tarde de lui apprendre qu’il n’a jamais perdu l’affection et le respect de ses concitoyens…

Retournons à la cabane de la grève où nous avons laissé notre héros en la douce compagnie de l’abbé Faguy et du père Durocher.

— Maintenant, dit le père Durocher, en s’adressant à Jean-Charles, j’ai à vous faire une restitution et à vous présenter des excuses.

— Que dites-vous là, mon révérend père ?…

— Oui, je vous restitue la médaille que voici, et que vous avez donnée à la quête dimanche dernier ; et je vous prie de me pardonner l’indiscrétion que j’ai commise en me servant de l’inscription gravée sur cette médaille pour vous dénoncer à… l’amitié de votre bon curé !

— Comment ! j’ai donné cette médaille à la quête ?… Il faut que j’aie bien peu de piété, pour être capable de faire une aussi sotte méprise dans le lieu saint ! Ce n’est que le