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chée, puis vint se coucher au pied de l’étranger, comme pour implorer sa protection.

Notre héros, pris de pitié pour le pauvre homme, lui donna deux dollars, et, après lui avoir souhaité bonne chance, s’éloigna avec le chien, qui parut fier de s’attacher à ses pas.

Il traversa la paroisse de Saint-Roch en suivant la rue du Prince-Édouard dans toute sa longueur, contourna l’hôpital général et se rendit à la grève en passant par les rues Bédard et Saint-Ambroise.

La forge était encore là, à peu près dans le même état qu’il l’avait vue autrefois.

Il y fit d’abord entrer son chien et alla couper des branches de sapin qu’il jeta sur le plancher en guise de matelas.

Puis, voulant s’assurer des sympathies de la pauvre bête, il lui donna une autre bonne tranche de viande.

Le terre-neuve, n’avait probablement pas fait pareil régal depuis longtemps, car il se mit à gambader autour de son nouveau maître avec une gaieté folle.

Dès ce moment, le colosse pouvait compter sur la fidélité et le dévouement du noble animal. Il avait en lui un ami et un compagnon de sa solitude.

Après avoir tout mis en ordre, et s’être fait un lit aussi confortable que possible, notre héros s’endormit d’un profond sommeil.