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nades futiles et dissipantes, ni pour les commérages fielleux et malsains…

Et le soir, en fermant ses paupières, elle pouvait dire, avec la satisfaction du devoir accompli : « Ma journée a été bien remplie, et je la présente devant vous, ô mon Dieu ! »

Grâce à ses talents et à son travail, Mme  Kelly donnait aux siens tout ce dont ils avaient besoin, et augmentait chaque année le joli pécule que son mari possédait déjà et qu’il avait placé à la banque.

Jean-Charles, le lecteur s’en souvient, était arrivé à Berlin, les habits en lambeaux ; il avait déchiré ses vêtements dans ses longues courses, la nuit, à travers les bois.

La mère Kelly lui confectionna deux habillements.

Notre héros était fier d’être convenablement vêtu, non pas parce qu’il avait le désir de plaire, mais parce qu’il comprenait qu’un bon chrétien doit observer rigoureusement dans sa tenue les lois de la propreté et de la décence.

« La propreté sur soi, a dit une belle âme, est comme une seconde pudeur. »

Et comme Jean-Charles avait la noble habitude de s’approcher, chaque dimanche, de la sainte table pour y recevoir le corps adorable