Le pseudo-muet, se contenta de sourire à ces aimables paroles et continua à faucher avec la même ardeur jusqu’au soir, ne s’arrêtant que pour boire ou aiguiser sa faulx.
Sans exagération, il avait fait à lui seul une fois plus d’ouvrage que le vieillard et ses garçons ensemble !
C’était vraiment un homme extraordinaire que Jean-Charles Lormier !
Il avait marché toute la nuit et toute la matinée, ne s’était arrêté qu’une demi-heure pour dîner, et cependant il paraissait encore plus alerte que les garçons du père Kelly.
À sept heures, le vieux fermier invita l’étranger à venir prendre le souper.
Il accepta l’invitation, mais s’obstina encore à vouloir manger sur le perron.
Après le souper, Mme Kelley désigna à Jean-Charles la chambre qu’elle lui avait préparée ; mais celui-ci fit comprendre à la brave femme, par des gestes, qu’il ne devait pas occuper cette chambre, à cause de la malpropreté de ses vêtements, et qu’il irait passer la nuit dans la grange.
Toute la famille voulut le retenir à la maison, mais leur insistance fut inutile.
Le colosse se dirigea vers la grange et monta au fenil, où l’on avait déjà serré quelques bottes de foin.