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dans toute ma carrière de soldat, je n’ai jamais vu d’hommes plus braves et plus adroits que ces Canadiens-français ! Ils n’étaient qu’une poignée et n’avaient pour armes que des vieux fusils à pierre, des faulx, des fourches, des bâtons, et cependant ils nous ont battus, archi-battus…

— Est-ce pour te vanter que tu dis cela ? demanda Ned Smith.

— Non, mais c’est pour rendre justice à qui justice est due !

— Badinage à part, fit observer William, nous allons être envoyés tous les six au blackhole par sir John Colborne…

— Pourquoi cela ? interrogea Ned.

Primo, parce que nous avons laissé échapper Narbonne ; secondo, parce que nous avons perdu le chien qui nous a été confié et qui était le toutou de sir John Colborne.

— Eh bien ! riposta John, nous dirons à sir John Colborne, primo, que Narbonne s’est sauvé aux États-Unis par la voie de Mégantic, que personne n’a encore été chargé de surveiller ; secondo, que le chien s’est tué sur les rochers en dégringolant de la cime d’une montagne, et voilà !

— Tu es bien sot, mon cher, si tu t’imagines que sir John va avaler ça comme il avale un verre de brandy