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Au point du jour, il s’enfonça dans la forêt, dont il connaissait tous les coins et recoins, et continua à marcher jusqu’à ce qu’il fût complètement exténué.

Il était trois heures de l’après-midi.

Dans la forêt, il y avait une petite caverne que Jean-Charles avait découverte, un jour, en chassant le gibier. Un buisson touffu en dérobait l’ouverture. Cette caverne lui avait déjà servi d’abri pendant l’orage. Il y entra et se coucha sur des branches de sapin qu’il avait étendues sur le roc vif qui formait le plancher de ce logis d’un nouveau genre.

Il n’espérait pas pouvoir dormir de sitôt, mais il voulait reposer ses membres endoloris, secouer le trouble qui agitait son esprit, et envisager la situation sous toutes ses faces.

Sa foi et son expérience lui avaient appris que la prière est un moyen puissant d’élever l’âme, et de la consoler dans les épreuves ; or, ayant une dévotion toute particulière à la Sainte-Vierge, il se mit à réciter pieusement son chapelet.

Comme il disait le dernier Ave Maria, il éprouva cet engourdissement qui est le signe précurseur du sommeil ; ses paupières s’appesantirent et bientôt il goûta les douceurs d’un long et paisible repos.

Quand il s’éveilla, le jour commençait à