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dresser devant ses yeux ! Un seul instinct lui reste : fuir bien loin pour se soustraire à la poursuite des hommes…

Au feu ! au feu ! répètent les mêmes personnes en se rapprochant.

Jean-Charles se sauve et renverse, en chemin, un de ses amis, qui lui demande, en se relevant : « Où vas-tu donc ainsi, Jean-Charles ? »

Je suis reconnu ! pense le malheureux…

Un peu plus loin, il s’arrête, prête l’oreille un instant, et reprend sa course rapide dans une autre direction…

Au cri de « au feu ! au feu ! » se mêlent bientôt les sons lugubres du tocsin.

Les gens accourent de toutes parts pour travailler à éteindre les flammes, mais il est trop tard, car l’élément destructeur achève son œuvre ; la maison n’est plus bientôt qu’un amas de cendres…

— Où est donc M. Lormier ! demande à la foule, d’une voix tremblante, le curé Faguy.

— Il se sauve par là-bas ! répond Paul Normand, en montrant le bois.

— En êtes-vous sûr ? interroge le prêtre.

— Certainement, M. le curé ; et il courait avec tant de vitesse qu’il a failli m’écraser en passant ! Je lui ai demandé où il allait, mais il ne m’a pas répondu !