donnera pas ! D’ailleurs, eussiez-vous cent fois raison, il m’est impossible maintenant de reculer, car je passerais pour un lâche et un traître ! Quoi qu’il advienne, j’irai jusqu’au bout !
— Mais, mon cher docteur, c’est la guerre civile que vous préparez !
— Peut-être !
— Vous allez au combat, et vous êtes sans armes !… c’est donc l’écrasement de notre peuple que vous voulez ?
— Nous voulons la liberté ! s’écria le Dr Chénier ; et, pour l’obtenir, nous verserons, s’il le faut, jusqu’à la dernière goutte de notre sang…
Et le Dr Chénier enfourcha son cheval qu’il lança, ventre à terre, dans la direction de Saint-Charles…
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Quelques jours plus tard, la guerre civile éclata dans toute son horreur, et l’infortuné Chénier fut tué à la bataille de Saint-Eustache, après avoir combattu vaillamment !
Jetons un voile sur les sombres événements de 1837-38, et admirons en silence l’héroïsme de ces Canadiens qui furent les victimes d’un patriotisme sincère, mais mal éclairé…
« On ne peut, dit notre grand historien, F. X. Garneau, lire sans être ému les dernières lettres du chevalier de Lorimier (une des victimes de